Terriel

Terr
iel

Il y a ces montagnes de souvenirs qui s’élèvent entre la terre et le ciel.

Des triangles dans un rectangle.

Elles me fascinent.

Ces montagnes, c’étaient eux, c’est vous, c’est nous, c’est moi.

Des lieux visibles que l’on ne regarde pas vraiment.
Un peu comme le nez au milieu de la figure.

C’est dans le paysage, ça fait partie du visage.
Ces pics, dômes, cônes, pointes, pyramides, volcans, collines, montagnes portent mille noms lorsqu’on prend le temps d’en parler.

Des poubelles de richesses, des composts géants, des montagnes de sueurs, des mamelles, des seins tièdes…

Des noms qui évoquent tant d’images et sculptent des souvenirs.

Silencieuses et vivantes.

Visibles et invisibles.

Dans le monde entier, elles sont remontées à la surface par la main humaine.

Ce sont des montagnes de feu sans flammes.

Des terres noir et rouge qui brûlent encore lentement.
Elles résistent au temps.

Des espoirs écologiques quand nous parlons de réchauffement climatique.

Des amoncellements artificiels de roches stériles.
Elles en tirent leur nom historique de : terrils. 

Une terre, qui se révèle fertile.

La kemet.
Chez moi d’ailleurs, on ne dit pas terrils, on dit crassiers.

LE PROJET

Terriel, est un projet transdisciplinaire que je porte en tant que réalisatrice et céramiste. À Saint-Étienne, ces crassiers, souvent considérés comme des vestiges stériles, abritent aujourd’hui une biodiversité riche et racontent une histoire profondément humaine. Une terre brûlante façonnée de la main des Hommes.

Les mines stéphanoises ont fermé en 1973 et pourtant, un nuage noir plane toujours au-dessus de nos têtes. Les mots et les images ont un pouvoir immense de transmission.
Ce projet vise à revaloriser ces monuments historiques invisibles en offrant un regard neuf et poétique sur leur place dans notre paysage, notre patrimoine et notre identité collective.

Soyez prévenu du lancement